Exclusif : « Ça fait mal ! » le départ de Louison Muhindo accable les Rossignols Ténors

Ils étaient trois. Trois voix, trois âmes, trois jeunes gomatraciens portés par une ambition commune : faire rayonner la musique classique congolaise dans un pays dominé par la rumba. Les Rossignols Ténors, ce trio devenu emblème d’une jeunesse créative et audacieuse, ne sont plus qu’un duo. Et derrière cette séparation, se cache une blessure plutôt vive qu’éloquente.
Dans une interview exclusive, Toussaint Makasi, l’un des deux membres restants, se livre sans filtre. Ce n’est pas une simple réorganisation artistique. C’est une fracture. Une trahison. Une douleur.

Il voulait respirer… mais il a étouffé le groupe !
Le départ de Louison Muhindo, ancien membre du trio, n’a rien d’un simple éloignement. « Il voulait de l’espace, il voulait respirer », confie Toussaint. Mais c’est surtout la sortie d’un single en solo, sans prévenir ses coéquipiers, qui a précipité la rupture. « On faisait la promo de notre album, et lui voulait sortir son truc à côté. C’était irrespectueux. »
La décision de le laisser partir a été collective, mais amère. « On est humain, frère. Après tout ce temps ensemble, ça fait mal. »
Tensions, désaccords et un goût amer de trahison
Les tensions artistiques étaient palpables. Louison voulait voler de ses propres ailes, quitte à saboter l’élan du groupe. « Il a choisi ses frères ailleurs. Nous, on a tenté de le retenir, mais il avait déjà tourné la page. »
Et quand on demande à Toussaint s’il pense que Louison a trahi l’esprit du groupe, la réponse fuse : « Mais oui, oui! »
Un duo plus libre, mais marqué à jamais
Ironie du sort : Louison n’aurait jamais composé une seule chanson du groupe. « Ahahahaha, il n’a jamais rien écrit dans Rossignols », lâche Toussaint, mi-amusé, mi-acerbe. Le duo restant se dit aujourd’hui plus libre, plus heureux. « Au début, on était vulnérable. Maintenant, on est fort. »
Le public, lui, est divisé. Certains pensent que le groupe est fini. D’autres voient dans ce duo une opportunité de renouveau. « On veut bosser plus fort qu’avant, trouver en nous deux la fusion qui sera notre troisième personne. »


Un retour impossible, un avenir affirmé
À ceux qui espèrent un retour de Louison, Toussaint est catégorique : « Au grand jamais. » Le nom ne changera pas, le style non plus. Les Rossignols Ténors restent fidèles à leur essence. « On est très forts, même à deux. Que Rossignols reste Rossignols. » Malgré ce tumulte, le groupe reste confiant et adresse un message à ses fans: « Restez. On est là. On est forts. On continue. »
Ce départ n’est pas une simple note dissonante. C’est un cri. Une blessure. Une renaissance. Les Rossignols Ténors, amputés mais debout, veulent prouver que l’harmonie peut renaître du chaos. Et que parfois, il faut perdre une voix pour mieux entendre les deux autres.
Amani Lugero